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L’église Sainte Marie-Madeleine

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Commencés il y a 2 ans, les travaux extérieurs de l’église sont en phase terminale.

La restauration de l’église

Eglise sainte-Marie-Madeleine

De multiples découvertes techniques lors des différentes interventions ont fait évoluer le chantier vers une restauration plus complète sur différents éléments structurels : le clocheton, entièrement reconstruit ; le faitage, restitué en décalage comme à son origine entre les deux époques de construction de la nef et du chœur aux 11e et 16e siècles ; les contreforts, dont la couverture a été améliorée afin d’éviter les ruissellements susceptibles d’endommager les façades.
Aujourd’hui, l’ensemble du bâtiment présente esthétiquement un aspect fidèle aux deux époques de sa construction : le 11e siècle pour la partie actuelle de la nef, recouverte de chaux d’aspect jaune essentiellement ; et le 16e siècle pour la partie actuelle du chœur, recouverte de pierres en grès de couleur grises. Le faitage, en décalage de niveau, montre également les deux périodes de l’église.

Les travaux intérieurs

Différentes interventions de la DRAC IDF et de l’architecte des Bâtiments de France ont fait évoluer le projet qui comprendra la réfection des murs, élévations et colonnes ; ainsi que des sols côté chœur. Une muséographie spécifique est prévue pour la statue de la vierge, du tableau de Chasseriau et celui de Carolus-Duran, avec
notamment un système de sécurité spécifique. Enfin, l’ensemble du système électrique sera revu et mis aux normes, ainsi que les éclairages intérieurs de l’édifice.
Les fresques murales découvertes lors des études réalisées, seront protégées par la pose d’un enduit spécifique.

L’église Sainte-Marie-Madeleine de Marcoussis a été construite en plusieurs phases entre le XIIe et le XIVe siècle essentiellement.
D’inspiration romane, son allure imposante n’a pas pris une ride. Néanmoins, un tel édifice nécessite un entretien important qui vise non seulement à le valoriser, mais aussi à promouvoir son histoire. L’église est inscrite aux monuments historiques depuis le 17 décembre 1965, c’est-à-dire qu’elle bénéficie d’une protection et d’une reconnaissance de sa valeur patrimoniale.
Ce statut nécessite un parcours nettement différent pour la mise en place de travaux. En effet, planifier des travaux sur un monument historique implique une démarche particulière. La procédure se fait auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qui s’occupe alors de l’instruction des travaux et de l’attribution de subventions. De plus, le recours à un architecte du Patrimoine est essentiel et obligatoire car la sensibilité et la fragilité du patrimoine nécessitent une approche spécifique. Ici la maîtrise d’œuvre est revenue à l’architecte du patrimoine Stéphane Berhault, de la société Aedifico.

À quoi servent les travaux ?

Les actions de revalorisation de l’église sont avant tout esthétiques et protectrices pour l’extérieur, la première phase des travaux (jusqu’en novembre 2022), ainsi que pour l’intérieur, la seconde phase des travaux (de novembre 2022 à avril 2023). Pour cette première période, des travaux de réfection de la couverture du chœur sont prévus, en même temps qu’une réfection des gouttières, en cuivre, mais encore des dauphins (l’extrémité inférieure d’un tuyau de descente) en fonte. Le clocher va également subir une réfection de sa couverture, en tuiles, et se verra coiffé d’un paratonnerre. Les éléments extérieurs de la nef vont être travaillés et les parements en pierre de taille nettoyés. De nombreux autres éléments de travaux sont également programmés comme la restauration des vitraux ou bien de la charpente.

Des sondages menés

Des études stratigraphiques* ont été menées par le bureau d’étude pour la Conservation des Monuments Historiques, spécialiste dans le diagnostic des pathologies du patrimoine bâti et monumental. Cette campagne de sondages stratigraphiques a permis de couvrir de nombreuses teintes et décors anciens. Son constat : « Certains sont présents à l’échelle de l’édifice, comme le décor de croix rouges sur médaillons bleus et fond ocre ; d’autres semblent associés à un espace de l’église, comme le décor brun uniquement repéré dans le transept et la nef ; et d’autres encore n’ont été identifiés que ponctuellement, sur un point de sondage. C’est le cas de la teinte verte observée dans le chœur, ainsi que du décor historié et du décor faux marbre tous deux découverts dans la nef. L’état de conservation de ces décors est variable. Là où ils sont mis au jour, ils sont pour la plupart globalement bien conservés, bien que fragiles. À une échelle plus large, cependant, les sondages ont montré que ces décors avaient été seulement partiellement conservés. En effet, certaines zones de l’église semblent avoir fait l’objet d’une reprise récente, comme la partie comprenant le Nord du transept et la chapelle Nord, ou dans la chapelle Sud. À l’inverse, certaines zones présentent une succession de plusieurs couches stratigraphiques : c’est le cas du chœur et du mur Nord de la nef. Dans ces zones, l’observation des parements en lumière rasante montre une grande hétérogénéité de surface. Les murs ont visiblement connu plusieurs campagnes de remise en teinte et, à chaque fois, la peinture a été appliquée directement sur la couche picturale précédente, recouvrant ainsi ses éventuelles lacunes. Les couches successives sont donc conservées sous forme de puzzles superposés, ce qui complique la lecture d’ensemble. Il est en effet difficile d’établir des liens entre les différentes strates identifiées dans la mesure où les stratigraphies diffèrent fortement d’une zone à une autre. Cette lecture difficile traduit de ce fait que les couches de décor ne sont pas complètement lisibles et bien conservées. Ainsi, pour des raisons techniques et de conservation, ces éléments ne seront pas forcément dans l’immédiat remis à jour. Ce qui fait la particularité de notre église Sainte-Marie-Madeleine, c’est aussi la présence, en son sein, de deux œuvres d’art : la Vierge à l’enfant en marbre blanc et la toile Jésus chez Marthe et Marie de Théodore Chassériau.
*Stratigraphique : procédé de recherche archéologique qui consiste à décaper le terrain par strates pour distinguer les différentes couches d’un site, déterminer leur succession et, donc, leur chronologie.